ASIE/MYANMAR - Travailler pour le dialogue et l'aide humanitaire : l'écheveau complexe des négociations pour mettre fin à la violence

samedi, 25 janvier 2025 guerre civile   dialogue  

Yangon (Agence Fides) - La priorité au Myanmar est le dialogue pour parvenir à la paix. C'est ce qu'ont réaffirmé les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et les Nations Unies, à un moment où la communauté internationale cherche de nouvelles voies pour entamer des négociations dans ce pays tourmenté par la guerre civile. Le 21 janvier, le secrétaire général de l'ANASE, Kao Kim Hourn, a rencontré Julie Bishop, envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies pour le Myanmar, afin d'aborder la situation actuelle dans le pays. Le dialogue a porté sur le rôle des agences des Nations unies dans le soutien des efforts humanitaires et la promotion de la mise en œuvre du « plan en cinq points » de l'ANASE, soulignant l'importance de travailler ensemble pour promouvoir la paix, la stabilité et le bien-être du peuple birman à un moment de grande souffrance. Au sein de l'ANASE, la nouvelle présidence de la Malaisie, lors du récent sommet des ministres des affaires étrangères de l'organisation, a publiquement abordé la question de la guerre civile au Myanmar, appelant à la fin des violences et à la libre circulation de l'aide humanitaire dont ont besoin d'urgence plus de 3 millions de personnes déplacées. Dans la situation actuelle, a souligné la Malaisie, avant d'envisager d'éventuelles élections, que la junte militaire au pouvoir a promises pour la fin de 2025, l'étape nécessaire est la pacification du pays. Les élections, en effet, « doivent être inclusives. Elles ne peuvent être isolées, elles doivent impliquer toutes les parties prenantes », a-t-elle déclaré, et si le pays est divisé entre les zones contrôlées par la junte et les zones contrôlées par l'alliance de l'opposition, un vote pacifique et inclusif est en fait impossible.
Ces derniers mois, au sein de l'ANASE, la Thaïlande a proposé de mettre en place une « troïka » composée de la Malaisie, qui assurera la présidence en 2025, du Laos, qui assurera la présidence en 2026, et de l'Indonésie, qui dirigera l'ANASE en 2026, afin de gérer les négociations et de mettre en œuvre son « plan de paix en cinq points ». Les observateurs notent que l'une des questions cruciales est d'impliquer dans ce processus la vingtaine d'organisations armées de minorités ethniques et le gouvernement d'unité nationale (NUG) en exil.
Dans ce contexte complexe, il faut noter l'intervention de la Chine, qui a organisé des pourparlers avec les milices ethniques et, en tant que médiateur, a négocié une trêve, entrée en vigueur le 18 janvier, entre l'armée birmane et l'Armée de l'alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA). La MNDAA est composée en grande partie de soldats d'origine chinoise et contrôle une grande base militaire près de la frontière chinoise, dans l'est du pays. Cette formation militaire fait également partie de l'« Alliance des trois confréries » avec l'Armée de libération nationale Ta'ang (TNLA) et l'Armée de l'Arakan (AA), la coalition de groupes d'opposition armés qui contrôle la plupart des zones frontalières.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que pour la Chine, la priorité était de mettre fin aux combats près de la frontière entre les deux pays et que la Chine continuerait à promouvoir activement la paix et le dialogue pour le processus de paix dans le nord du Myanmar afin de promouvoir « la sécurité, la stabilité et le développement des zones frontalières entre la Chine et le Myanmar ». La trêve, notent les sources de Fides, garantira également un flux de commerce qui bénéficiera à la population civile. A l'heure actuelle, les contacts et les relations entre la Chine et les deux autres groupes de l'Alliance, TNLA et AA, sont constants et l'on espère que cette initiative permettra d'obtenir de nouveaux résultats en vue d'un cessez-le-feu.(PA) (Agence Fides 25/1/2025)


Partager: