AMÉRIQUE/COLOMBIE - L'évêque de Tibú espère un avenir meilleur pour les territoires du Catatumbo

mercredi, 29 janvier 2025

CEC

Tibú (Agenzia Fides) - En moins d'une semaine, de violents affrontements entre les guérilleros de l'Armée de Libération Nationale (Eln) et les groupes dissidents des anciennes Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont causé une centaine de morts et des milliers de déplacés dans la région du Catatumbo, au nord-est de la Colombie, à la frontière avec le Venezuela. Il s'agit de la pire vague de violence de ces derniers temps.

L'évêque de Tibú, Israel Bravo Cortés (voir Agenzia Fides 14/6/2024) a exhorté ceux qui fomentent la violence armée « à revenir à la raison, à se rendre compte que s'entretuer, verser plus de sang sur un territoire qui a toujours été taché par le sang d'hommes et de femmes innocents, n'est pas le bon chemin. Nous devons nous rendre compte que ce n'est pas la bonne voie », a plaidé le prélat dans un récent appel.

Mgr Bravo a expliqué que l'origine de l'affrontement actuel est due aux « différences entre les deux forces révolutionnaires présentes dans la région et les groupes hors-la-loi en guerre contre l'État colombien ».

De plus, le prélat de Tibú a souligné que « le problème de la pâte de coca qu'ils produisent et le contrôle du territoire font dégénérer la situation ». L'un des éléments déclencheurs a été la mort d'une famille composée du père, de la mère et de leur fils de 8 mois ».

« Respectez la vie et arrêtez le massacre », lui ont répondu les évêques du pays. « Ce qui se passe constitue une violation claire du droit international humanitaire », peut-on lire dans une note de la Conférence épiscopale de Colombie (CEC) qui fait référence aux déplacements forcés dus à la violence. « Les guérilleros attaquent directement la population civile ; les paysans, les indigènes et les Afro-descendants subissent le plus gros du conflit, non seulement au Catatumbo, mais aussi dans d'autres régions de la Colombie. La violence sème la douleur, la peur et le désespoir dans les communautés ».

Le diocèse de Tibú a mis à disposition certains locaux du séminaire et le « Centre du pape François » - créé il y a quelques années pour aider les migrants vénézuéliens - pour accueillir des personnes déplacées de différents villages fuyant la violence armée. Certains migrants colombiens se réfugient également dans des communautés vénézuéliennes. Mgr Bravo estime que les graves conséquences de ces affrontements entraîneront « un déplacement massif d'enfants, de familles désespérées, de personnes quittant le territoire, vers la ville de Cúcuta ; ainsi que d'énormes pertes dues à l'abandon de fermes avec du bétail, de maisons dont personne ne s'occupera plus, et un grand climat de désolation et de peur ».

« Nous sommes ici, pèlerins de l'espoir, pour rencontrer Jésus-Christ avec les victimes de la violence et des conflits armés », a déclaré l'évêque de Tibù, confiant que ce temps de jubilé de l'Église catholique aidera à maintenir l'espoir d'un avenir meilleur pour les territoires du Catatumbo.

« Il est urgent de combattre l'anarchie et les groupes armés avec des stratégies qui donnent la priorité aux droits de l'homme et à la prévention de la violence et, en particulier, d'assurer le suivi des accords de paix signés », ont conclu les évêques de la KEK.

A l'issue de l'Angélus du dimanche 26 janvier, le Pape François a exprimé sa proximité avec la population et l'a assurée de sa prière. « Je regarde avec préoccupation la situation en Colombie, en particulier dans la région du Catatumbo, où les affrontements entre groupes armés ont fait de nombreuses victimes civiles et plus de trente mille personnes déplacées. Je leur exprime ma proximité et je prie », a déclaré le souverain pontife devant les fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.

(AP) (Agence Fides 29/1/2025)


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