AFRIQUE/ETHIOPIE - L'éparque d'Adigrat : « Nous essayons d'aller de l'avant en tant qu'Église, dans un contexte de précarité totale et avec le risque d'une nouvelle guerre civile »

mardi, 25 mars 2025

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Adigrat (Agence Fides) – Au sanglant conflit civil qui a bouleversé la région du Tigré entre 2020 et 2022 s'ajoute aujourd'hui une scission interne au sein de la Front populaire de libération du Tigré (TPLF), l'une des deux factions qui se disputent le contrôle de la région. Le fragile accord de paix signé à Pretoria en 2022 (voir Fides 8/7/2024) par le gouvernement d'Addis-Abeba avec les représentants du TPLF semble avoir cédé à une nouvelle vague de violence et de désordre avec le risque, toujours croissant, de plonger à nouveau la région nord de l'Éthiopie dans une guerre civile.

Le 11 mars, la faction rebelle a pris le contrôle de la ville d'Adigrat, au nord, à la frontière avec l'Érythrée, puis a conquis Adi-Gudem, non loin de la capitale régionale, Macallé, favorisant ainsi un conflit civil dans le conflit civil. Depuis des semaines, la presse fait état de rumeurs d'un conflit sur le point de s'enflammer, cette fois avec la participation directe de l'Érythrée.

Le prélat de l'éparchie catholique d'Adigrat, Mgr Tesfaselassie Medhin, le confirme à l'Agence Fides. « L'instabilité de notre région persiste, les tensions entre l'Éthiopie et l'Érythrée s'intensifient et le pays pourrait se retrouver dans un affrontement très sanglant. Dieu nous en préserve, les factions impliquées ne déclenchent pas une guerre dans le Tigré qui a déjà tant souffert ».

« En général, poursuit Medhin, la politique intérieure au Tigré n'est pas bonne. La division entre les politiciens locaux, l'arrêt soudain des fonds de l'USAID, pénalisent gravement des millions et des millions de personnes. Les impacts sur les programmes pour les pauvres des ONG gouvernementales, des organismes religieux, tout cela se fait sans aucune stratégie de sortie. L'agence gouvernementale Catholic Relief Service en Éthiopie, qui fournit une aide alimentaire d'urgence, a également été bloquée. On nous a dit qu'ils continueraient à financer des programmes plus petits par des fonds privés. Nous ne savons pas encore de quel type de programmes il s'agira. »

« En général, poursuit Medhin, la politique intérieure au Tigré n'est pas bonne. La division entre les politiciens locaux, l'arrêt soudain des fonds de l'USAID, pénalisent gravement des millions et des millions de personnes. Les impacts sur les programmes pour les pauvres des ONG gouvernementales, des organismes religieux, tout cela se fait sans aucune stratégie de sortie. L'agence gouvernementale Catholic Relief Service en Éthiopie, qui fournit une aide alimentaire d'urgence, a également été bloquée. On nous a dit qu'ils continueraient à financer des programmes plus petits par des fonds privés. Nous ne savons pas encore de quel type de programmes il s'agira. »

(AP) (Agence Fides 25/3/2025)


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