Nairobi (Agence Fides) – « Nous nous demandons où iront les pauvres et qui les défendra. Ce que nous faisons est mal et nous détruisons complètement notre pays à travers la corruption » a déclaré Mgr Dominic Kimengich, Evêque d'Eldoret, dans l'homélie de la Messe des Rameaux, le Dimanche 13 avril.
« La corruption a atteint des niveaux alarmants, au point que les Kenyans sont obligés de se trouver un emploi et que ceux qui en ont un profitent de leurs fonctions publiques pour accumuler de l'argent. Si nous continuons ainsi, nous ne faisons que détruire notre pays », a souligné l'évêque.
Mgr Kimengich a ajouté que les impôts payés par les Kenyans devraient être utilisés pour fournir des services publics essentiels et créer des emplois dans la fonction publique.
L'évêque d'Eldoret a ensuite déploré le fait que l'insécurité soit toujours un problème grave dans la vallée du Kerio, avec la réapparition du banditisme.
« Le gouvernement ne devrait pas permettre à quelques personnes de nous ramener en arrière en tuant des innocents dans la vallée de Kerio », a-t-il déclaré.
Au cours des deux derniers mois, au moins 10 personnes sont mortes dans la vallée de Kerio lors d'attaques de bandits, dont au moins deux policiers. L'insécurité a de lourdes conséquences économiques et sociales. Les pâturages et l'élevage sont gravement compromis, tout comme les cultures, en particulier celle des mangues, principale source d'exportation de la région. L'insécurité, combinée à l'état désastreux des routes de la région, fait que les médiateurs et les transporteurs préfèrent éviter la vallée. En l'absence de débouchés commerciaux, les agriculteurs sont contraints dans plusieurs cas de laisser pourrir les fruits sur les arbres. Toujours en raison des activités des bandits, les écoles de la région ont été fermées en décembre.
Le président William Ruto a annoncé en janvier la création d'un camp d'entraînement militaire de l'armée dans la région afin de contribuer à améliorer la sécurité. (LM) (Agence Fides 16/4/2025)