AFRIQUE/NIGÉRIA - Appel des Évêques en faveur de la réouverture des écoles pendant le Ramadan

mardi, 4 mars 2025 ramadan   islam   ecole   evêques  

Abuja (Agence Fides) – Les Évêques nigérians ont exprimé leur préoccupation quant au maintien du caractère laïc du pays en ce qui concerne la proposition de certains États du nord de la Fédération de fermer les écoles pendant les cinq semaines du Ramadan.
« En tant que Conférence épiscopale catholique du Nigeria (CBCN), nous exprimons notre profonde inquiétude face à la récente déclaration de certains gouverneurs du nord du Nigeria de fermer les écoles pendant cinq semaines pendant la période du Ramadan. Cette décision, qui concerne non seulement les élèves musulmans, mais aussi les élèves chrétiens et les écoles appartenant à des chrétiens, soulève de sérieuses questions sur la nature laïque de notre pays et sur les droits de tous les citoyens », affirme une déclaration du 3 mars signée par Mgr Lucius Iwefuru Ugorji, archevêque d'Owerri et président de la CBCN.
« Les évêques rappellent que l'article 10 de la Constitution nigériane stipule que « le gouvernement de la Fédération ou d'un État n'adoptera aucune religion comme religion d'État ». « Cette disposition souligne la nature laïque de notre pays et garantit la liberté de tous les citoyens de pratiquer leur foi sans entrave », souligne la déclaration.
Une laïcité pleinement reconnue par la Conférence épiscopale du Nigeria qui, dans la lettre pastorale « L'Église et l'État nigérians » publiée en 2012, affirme : « L'État nigérian est laïc, et cette laïcité n'est pas une simple déclaration ; c'est un principe fondamental qui doit guider tous les aspects de notre vie nationale ».
Dans son communiqué, le CBCN rappelle également la « Déclaration universelle des droits de l'homme (article 26) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 13) qui soulignent le droit à l'éducation comme un droit humain fondamental. La fermeture des écoles pendant une période prolongée porte atteinte à ce droit et met en péril l'éducation et l'avenir de millions d'enfants nigérians ».
Enfin, selon les évêques, la fermeture des écoles pendant cinq semaines dans le nord du pays pourrait favoriser l'abandon scolaire, dans des régions où ce phénomène enregistre des pourcentages très élevés de jeunes qui quittent l'école ou qui n'y vont pas du tout.
Le CBCN conclut en exhortant « les gouverneurs des États concernés à reconsidérer cette décision et à explorer des solutions alternatives qui respectent les droits et libertés de tous les citoyens » et en invitant « le gouvernement fédéral à intervenir et à garantir que les droits de tous les Nigérians, indépendamment de leur foi ou de leur origine, soient protégés ». (LM) (Agence Fides 4/3/2025)


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