AFRIQUE/ALGÉRIE - Crise diplomatique entre l'Algérie et les trois pays de l'Alliance des États du Sahel

mardi, 8 avril 2025 djihadistes   mercenaires  

Alger (Agence Fides) – Crise diplomatique entre l'Algérie et les trois pays membres de la Confédération des États du Sahel (plus connue sous le nom d'Alliance des États du Sahel AES), à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Dans un communiqué publié hier, 7 avril, le gouvernement algérien rejette les accusations portées par le Mali (et soutenues par les deux autres pays de l'AES) selon lesquelles Alger serait de connivence avec les groupes terroristes qui sévissent au Sahel.
« L’Algérie rejette avec force cette tentation présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées par lesquelles la junte des putschistes qui sévissent au Mali tente vainement de faire de notre pays un bouc émissaire aux revers et aux déboires dont le peuple malien paye le prix le plus lourd », peut-on lire dans le communiqué algérien. Les tensions entre les deux pays avaient augmenté à la suite de l'abattage par l'armée algérienne d'un drone malien qui traquait des groupes djihadistes à la frontière entre le Mali et l'Algérie.
Selon les Algériens, la drone a été abattue dans la nuit du 31 mars au 1er avril après avoir survolé leur territoire à deux reprises. Selon Alger, « il ne s'agit pas de la première violation de l'espace aérien algérien par une drone malien, mais de la troisième en l'espace de quelques mois. Les deux premières violations ont eu lieu respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024 ».
En réponse à l'abattage de l'avion, le Mali et ses alliés le Niger et le Burkina Faso ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs respectifs à Alger. Alger a décidé à son tour « la réciprocité et à procéder au rappel, pour consultation, des ses Ambassadeurs au Mali et au Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel Ambassadeur au Burkina Faso ».
Il convient de noter que le gouvernement algérien a souligné « l'incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente ». Une référence claire aux hommes de la compagnie militaire privée russe Wagner, présents depuis longtemps au Mali. Mais Alger entretient en même temps d'importantes relations militaires avec Moscou, qui devra peut-être maintenant essayer d'apaiser les tensions entre ses alliés stratégiques dans cette partie du monde. (LM) (Agence Fides 8/4/2025)


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