ASIE/SYRIE - Massacres à caractère confessionnel, les Patriarches des Églises : sortir de la logique de la vengeance

dimanche, 9 mars 2025 proche-orient   eglises orientales   massacres   sectarisme   djihadistes  

Ora pro Siria

Damas (Agence Fides) – Les Patriarches de trois Églises autochtones historiquement enracinées en Syrie ont signé un appel commun demandant de mettre fin aux « horribles massacres » perpétrés ces derniers jours dans différentes provinces syriennes par des miliciens djihadistes, en particulier à l'encontre des communautés appartenant à la minorité alaouite. Une « escalade qui a conduit à des attaques contre des civils innocents, dont des femmes et des enfants ».
Au moins 147 personnes ont été tuées en Syrie ces derniers jours par des milices gouvernementales dirigées par le groupe d'inspiration djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Les violences généralisées ont commencé dans les provinces côtières de Lattaquié et de Tartous après que des groupes résiduels de l'ancienne armée liée au régime d'Assad, toujours actifs dans cette zone, ont mené des embuscades contre des membres du Commandement des opérations militaires syrien.
Les représailles ont notamment visé Qardaha, la ville natale de l'ancien président Bachar al-Assad, et la ville côtière de Baniyas. La répression a entraîné des massacres etdes exécutions extrajudiciaires contre des membres de la communauté alaouite, une minorité religieuse de confession chiite à laquelle appartiennent également la famille Assad et une grande partie des dirigeants de l'ancien régime qui s'est effondré en décembre.
Selon les données fournies par la communauté alaouite, les victimes des massacres de ces derniers jours seraient plus de 600.
L'appel des chefs des Églises de Syrie porte la date du samedi 8 mars et a été signé par le Patriarche grec orthodoxe Yohanna X, le Patriarche grec catholique melkite Youssef I Absi et le Patriarche syro-orthodoxe Mar Ignatius Ephrem II.
Les trois patriarches, au nom de leurs Églises respectives, dénoncent et condamnent « les massacres d'innocents » et demandent de mettre fin « à ces actes horribles contraires à toutes les valeurs humaines et morales ». Ils demandent également de préparer les conditions nécessaires « pour parvenir à la réconciliation nationale au sein du peuple syrien » et entamer la transition vers un État et une société fondés sur « une citoyenneté égale », loin « de la logique de la vengeance et de la discrimination ». Les patriarches rejettent également les hypothèses et les tentatives de démantèlement de l'unité territoriale de la nation syrienne.(GV) (Agence Fides 9/3/2025)


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