Lusaka (Agence Fides) – « La réforme constitutionnelle n'est pas une priorité mais constitue au contraire une distraction de masse par rapport aux véritables problèmes de la nation ». Tel est le sens de la déclaration du Conseil presbytéral de l'Archidiocèse de Lusaka sur le processus de révision de la Constitution annoncé le 13 septembre de l'année dernière par le Président Hakainde Hichilema.
« Le conseil presbytéral de l'archidiocèse de Lusaka note avec consternation et inquiétude la stratégie persistante du gouvernement visant à détourner l'attention de la population des questions nationales importantes et urgentes en utilisant, entre autres stratégies, la proposition d'amendements constitutionnels », affirme la déclaration publiée sur le compte officiel de l'archidiocèse de Lusaka.
Parmi « les questions nationales importantes et urgentes », le Conseil presbytéral de l'archidiocèse de Lusaka énumère : « Le coût élevé de la vie, la crise énergétique paralysante, l'insécurité alimentaire, le chômage des jeunes, les politiques de division, la réduction des recettes provenant du secteur minier, l'augmentation des arrestations et de la détention illégale de politiciens de l'opposition, la lutte sélective contre la corruption, le népotisme, le manque de médicaments et l'état déplorable des structures sanitaires. »
« Par conséquent, la modification de la Constitution n'est pas une priorité nationale dans le contexte et au moment actuels ».
Le Conseil exhorte « le gouvernement à abandonner immédiatement les amendements constitutionnels proposés et à se concentrer plutôt sur les questions nationales urgentes de la majorité des Zambiens ».
Après avoir rappelé que l'actuelle majorité gouvernementale a contribué à la rédaction de la Constitution entrée en vigueur en 2016, la déclaration affirme que « nous ne sommes pas en présence d'une crise constitutionnelle ni d'une occasion ou d'un événement historique contraignant qui justifie la modification de la Constitution républicaine. À vrai dire, ce gouvernement n'a pas réussi à tenir ses promesses politiques ! ».
La déclaration du Conseil presbytéral de l'archidiocèse de Lusaka a suscité la prise de position de plusieurs fidèles laïcs qui servent dans le cabinet du président Hakainde Hichilema.
Dans une réplique signée, entre autres, par le ministre de la Défense Ambrose Lufuma, les membres laïcs catholiques du gouvernement déclarent : « Nous, membres de l'Église catholique romaine de l'archidiocèse de Lusaka, qui occupons également divers postes gouvernementaux, souhaitons exprimer notre profonde consternation face à la lettre en circulation, vraisemblablement rédigée par le Conseil presbytéral de l'archidiocèse catholique de Lusaka, concernant les amendements constitutionnels proposés. Nous tenons à préciser que les opinions exprimées dans cette lettre ne reflètent pas notre position collective sur cet important processus de construction de la nation ».(LM) (Agence Fides 9/4/2025)