ASIE/INDE - Évêque dans le Madhya Pradesh : « L'approche du Pape François nous a aidés à améliorer la coexistence interreligieuse »

mercredi, 30 avril 2025 dialogue   françois  

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Indore (Agence Fides) - « Ce qui nous a agréablement surpris, comme une surprise du Saint-Esprit, c'est de voir tant de personnes, tant de non-chrétiens qui, appréciant spontanément le Pape François comme un homme de dialogue, d'accueil, de compassion, ont en quelque sorte changé leur attitude envers nous, catholiques. Beaucoup de non-chrétiens, hindous, musulmans, sikhs, sont venus nous présenter leurs condoléances et exprimer leur proximité. L'approche du Pape François a eu un impact positif sur notre vie dans le sens de la coexistence avec des personnes de confessions différentes. Et cela, dans notre diocèse (18 000 catholiques sur 8 millions d'habitants, ndlr), et dans un État comme le Madhya Pradesh où l'on ressent parfois des tensions interreligieuses, est très important et constitue un bel héritage », explique Mgr Thomas Mathew Kuttimackal, évêque d'Indore, diocèse de l'État indien du Madhya Pradesh, deuxième État indien en superficie et cinquième en termes de population, avec plus de 72 millions d'habitants, à l'Agence Fides.
Les chrétiens sont peu nombreux dans cet État : moins de 0,3 %, contre une moyenne nationale de 2,3 %. Les fidèles d'Indore, comme dans les autres diocèses de l'État du centre-nord de l'Inde, ont suivi les funérailles du Pape à la télévision et ont célébré des messes de suffrage dans les paroisses. Le Mgr Kuttimackal note : « Nous nous souvenons de lui comme d'un pasteur du dialogue et de la miséricorde : nos communautés catholiques éprouvent un sentiment de gratitude, notamment parce qu'elles ont vu comment les paroles et les gestes du pape, ces dernières années, ont eu pour effet de toucher les cœurs, même ici, dans notre région si éloignée de Rome, où François ne s'est jamais rendu en personne ».
Récemment, des tensions ont également éclaté dans l'État avec des groupes hindous radicaux qui accusent les chrétiens et les musulmans de « prosélytisme ». Et le gouvernement de l'État, contrôlé par le parti nationaliste Bharatiya Janata Party (BJP), a parfois cautionné ce discours. Le Premier ministre du Madhya Pradesh, Mohan Yadav, a déclaré en mars dernier, dans un discours public, vouloir « adopter la peine de mort pour punir ce qu'il décrit comme une conversion religieuse forcée des femmes ».
Des groupes radicaux hindous accusent parfois les musulmans et les chrétiens de se rapprocher des groupes tribaux des castes les plus basses afin de les convertir par des moyens illicites, tels que l'offre d'argent. Dans l'État du Madhya Pradesh, une « loi anti-conversion » est en vigueur depuis 2021, qui prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison pour ceux qui, par la force ou la tromperie, incitent des personnes à se convertir à une autre religion. Dans ce contexte, l'évêque note que « les fidèles d'Indore vivent le Jubilé comme des « pèlerins de l'espérance », dans la perspective également d'améliorer le climat de coexistence interreligieuse ».
Le message évangélique porté et vécu par le Pape François a été accueilli à Indore et fait sien par le « Forum des religieux pour la justice et la paix », un réseau de congrégations religieuses catholiques masculines et féminines qui s'engage en particulier à traiter les questions humanitaires et liées à la « sauvegarde de la maison commune ». Les religieux se font les promoteurs de l'« écologie intégrale » mentionnée et décrite dans l'encyclique Laudato si', à partir de la proximité avec les communautés les plus pauvres et marginalisées, mais aussi par le respect des ressources naturelles, en promouvant et en diffusant des modes de vie durables.(PA) (Agence Fides 30/4/2025)


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